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Quand nos enfants questionnent la guerre
Publié dans Le Courrier
Lundi 11 avril 2022 XIMENA ESCOBAR DE NOGALES
Bien que les enfants de Suisse soient éloigné·es des zones de combat ukrainiennes, beaucoup savent qu’une guerre fait rage en Europe. Que demandent-ils? Et que peuvent faire les adultes pour les aider? Quelques pistes.
Victoria, 7 ans, lève la main à la table du dîner. Bien que les adultes aient essayé d’être attentifs, l’anxiété dans la pièce a augmenté. «Bombardements», «civils», «réfugiés», les mots atteignent l’enfant. «On peut changer de sujet?» demande-t-elle. Certains enfants apprennent des nouvelles de la guerre par leurs parents, d’autres dans la cour de récréation. Des enseignant·es discutent aussi du sujet en classe. De nombreux enfants, comme Victoria, entendent les conversations anxieuses des adultes, lisent leurs expressions non verbales, captent l’anxiété et tirent leurs propres conclusions.
Les parents essaient-ils de les protéger des nouvelles? «Je n’essaie pas, dit la mère de Jo, 6 ans. La guerre est partout dans les journaux et à la radio de toute façon.» Elle m’envoie une vidéo. On y voit Jo pointer un fusil en plastique sur des rouleaux de papier-toilette alignés sur le sol. Il tire: «Tu es à terre, Poutine», lance-t-il, triomphant. Je m’approche d’un père qui construit une tour de cailloux avec son fils de 6…